Mauvais niveau de noir dans un pdf en niveaux de gris

Previous topic - Next topic

Ribus

Bonsoir,

J'ai envoyé un message complet qui n'est pas apparu.
Je recommence avec le début.
Si un expert en moteur de génération de pdf sous Scribus est là.

Merci,
Richard

a.l.e

bonjour richard

oui, il y a de bonnes chances qu'un expert lise le message...

ciao
a.l.e

Ribus

Pour avancer :
Je fabrique une revue depuis 5 ans.
Elle est imprimée en niveau de gris.
Je constate qu'une image bien préparée dans GIMP en niveau de gris en png, bien contrastée avec un écran calibré devient pâle à l'impression. Le texte vectorisé reste noir.
Seul le traitement de l'image par le pdf est en cause.
L'aspect à l'écran bon pas bon dépend dans Acrobatreader de préférences>Affichage> l'aperçu de la surimpression et aussi de l'export en pdf en 1.3 ou 1.4.

J'espère une paramètre à modifier dans ghostscript.
Merci,
Richard

a.l.e

alors, commençons par la fin:

pour créer les pdf, scribus n'utilise pas ghostscript.

pour le reste: ça pourrait aider, d'avoir un png, un fichier .sla et un pdf créé avec scribus qui montrent ton problème.

il y a un tas de paramètres, mais il se peut que tu utilises un profile de couleur qui exporte en CMYK alors que l'image est en niveaux de gris RGB?

Ribus

Merci de ton accueil.

On va peut-être trouver une piste.

Les pièces jointes, le sla est réduit.
Ce qui pourrait m'énerver c'est la présence dans le pdf de la mire en haut à gauche qui témoigne de la grisaille du noir alors que l'export en image n'a pas de mire qui serait elle être bien noire.

Toutes mes images sont préparées sous GIMP en niveaux de gris à 600 dpi échelle 1 puis aplaties pour éviter les calques.

Merci encore,
Richard

[attachment deleted by admin]

jghali

#5
Je crois que quelques explications s'imposent concernant les espaces type niveaux de gris. Ces espaces sont un peu piégeux pour deux raisons:
1) lorsque affichées sur écran, les données niveaux de gris sont la plupart du temps gérées comme des données RVB où R=V=B
2) en impression, les données niveaux gris sont sauf exceptions imprimées avec l'encre noir seule.

Le gros problème lorsqu'on essaye de passer de l'écran à l'impression dans ce cas est que la luminosité du noir obtenue avec l'encre noir seule est généralement beaucoup plus élevée que celle du noir RGB: mis côte à côté, un patch d'encre noire à 100% imprimé paraîtra gris comparé au noir RVB.

Pour donner une idée de la différence, en colorimétrie on utilise souvent un espace, appelé CIELab, où la luminosité L des couleurs est représentée entre 0 et 100, 0 correspondant au noir absolu, et 100 à la luminosité du dispositif d'éclairage. Pour les dispositifs émettant de la lumière telle qu'un écran, la luminosité du noir RVB sera calculée à L=0. Pour une presse offset standard, le patch à 100% en encre noire seule aura une luminosité L=~16. A ce niveau, il s'agit en fait plutôt d'un gris foncé et on est donc très loin de la luminosité/noirceur d'un noir RVB. La teinte la plus sombre reproductible sur un tel périphérique sera atteinte en combinant les 4 encres C, M, J, N et aura une luminosité d'environ L=11. Là aussi on est très loin de la noirceur d'un noir RVB.

Récapitulatif des résultats:
- luminosité noir RVB : L=0
- luminosité patch encore noire offset à 100% : L=16
- luminosité "point noir" offset: L=11

Conclusion: à partir du moment où on travaille en niveau de gris, il ne suffit pas d'avoir un écran calibré pour prévisualiser correctement le résultat final.

Un des gros pièges notamment est que la plupart des profils ICC pour les espaces niveaux de gris auront plutôt un point noir à L=0 et sont donc en fait plutôt des profils de type RVB!!! Avec de tels profils il est donc impossible de prévisualiser sur écran le résultat imprimé. L'astuce la plus simple pour avoir une meilleure prévisualisation du résultat est en fait de travailler les images en mode CMJN en utilisant la couche du noir seule puis d'extraire la couche du noir et de sauver l'image résultante en mode niveaux de gris.

Dans Acrobat (Reader ou non), il est *indispensable* d'activer l'aperçu de la surimpression, autrement les éléments en niveau de gris sont traités comme des éléments RVB et l'affichage ne correspondra aucunement au résultat imprimé. Dans Acrobat Pro, il est même recommandé d'utiliser la fenêtre "Aperçu de la Sortie" qui améliorera encore la précision de l'aperçu.

Ribus

Quote from: jghali on November 19, 2020, 02:47:21 PM
Je crois que quelques explications s'imposent concernant les espaces type niveaux de gris. Ces espaces sont un peu piégeux pour deux raisons:
.
.
.

Récapitulatif des résultats:
- luminosité noir RVB : L=0
- luminosité patch encore noire offset à 100% : L=16
- luminosité "point noir" offset: L=11

Conclusion: à partir du moment où on travaille en niveau de gris, il ne suffit pas d'avoir un écran calibré pour prévisualiser correctement le résultat final.

Un des gros pièges notamment est que la plupart des profils ICC pour les espaces niveaux de gris auront plutôt un point noir à L=0 et sont donc en fait plutôt des profils de type RVB!!! Avec de tels profils il est donc impossible de prévisualiser sur écran le résultat imprimé. L'astuce la plus simple pour avoir une meilleure prévisualisation du résultat est en fait de travailler les images en mode CMJN en utilisant la couche du noir seule puis d'extraire la couche du noir et de sauver l'image résultante en mode niveaux de gris.

Dans Acrobat (Reader ou non), il est *indispensable* d'activer l'aperçu de la surimpression, autrement les éléments en niveau de gris sont traités comme des éléments RVB et l'affichage ne correspondra aucunement au résultat imprimé. Dans Acrobat Pro, il est même recommandé d'utiliser la fenêtre "Aperçu de la Sortie" qui améliorera encore la précision de l'aperçu.

Merci de cette magistralité qui arrive au 11-15% que je retrouve en mesure dans GIMP.

J'ai une question de fond :
"Pourquoi les textes sont noirs et pas les images ?"
Je suppose que le pdf fait la différence entre le texte vectoriel "à remplir" et les images en niveaux de gris pour la machine d'impression.

Peut-on, si tu es disponible, essayer de décrire une chaine qui permette d'arriver au résultat visé sur la base GIMP - SCRIBUS ?
Pour des images imprimées en niveaux de gris sur le papier avec un noir qu'est noir.
Il y a tellement de paramètres à tenter de fixer que c'est très compliqué à explorer seul.
Mon imprimeur imprime en offset pour les pages en noir et en numérique pour la couverture en couleur.

Pour commencer j'aurai tendance à aller vers du tramage dans GIMP pour sortir des images en noir et blanc à donner à Scribus.

Avis ?

Richard

jghali

>> "Pourquoi les textes sont noirs et pas les images ?"

Au niveau de Scribus un texte "Black" à 100% et un patch niveau de gris à 100% sortiront avec la même valeur en PDF, c'est à dire un niveau de gris à 100%. En revanche, le système visuel lui ne réagit pas pareil en fonction de la surface occupée par une couleur. Après il peut se passer d'autres choses au niveau du RIP de l'imprimeur, mais ceci est hors de contrôle de Scribus.

>> Peut-on, si tu es disponible, essayer de décrire une chaine qui permette d'arriver au résultat visé sur la base GIMP - SCRIBUS ?

Désolé, je n'ai pas utilisé GIMP depuis plus d'une dizaine d'années, je ne saurais donner de conseil ici. Si GIMP est maintenant capable de travailler en mode CMJN, je te conseille de te référer à l'astuce que j'ai donnée dans mon précédent message concernant l'utilisation de la couche du noir seule pour obtenir une meilleure prévisualisation du résultat de l'impression offset.

>> Pour des images imprimées en niveaux de gris sur le papier avec un noir qu'est noir.

Au vu de cette phrase, il semble que tu n'ai pas compris que l'encre noire offset n'est pas très "noire"... En imprimant en niveaux de gris sur une presse offset, tu ne pourras pas obtenir un noir plus noir que ce que permet l'encre noire offset. En général quand la luminosité du "noir" augmente, ce que je peux dire c'est qu'il est alors nécessaire d'augmenter le contraste des images pour rendre le résultat plus acceptable à l'oeil, en jouant par exemple sur les courbes, .